Afake Keogeago - mercenaire gerudo

Il y a peu à dire sur l'enfance d'Afake. Née sous le règne de Ganondorf, elle fut élevée comme les autres guerrières gerudo. Seul point qui mérite d'être mentionné, elle était déjà un enfant curieux. Elle posait des questions sur tout, remettait en question les traditions – ces mêmes traditions qu'elle apprit à respecter et défendre – et cherchait les explications de chaque ordre ou chaque leçon. Avec le temps, elle apprit à garder ses questions pour elle, ce qui ne l'empêchait pas de se les poser.

Quand elle attint les seize ans, Ganondorf était vaincu depuis un an et son souvenir commençait à s'estomper. Son envie de découvrir le monde, en revanche, ce monde qui lui était inaccessible depuis toujours et qu'elle ne connaissait qu'à travers les histoires, était toujours aussi forte. Elle eut du mal à convaincre ses sœurs qu'elle n'était plus une enfant, mais finalement, elle quitta la forteresse. Pendant deux ans elle voyagea à travers Hyrule. Elle découvrit la fontaine Zora, la foret Kokiri, les monts du péril, le lac Hylia.

Et enfin, elle arriva à la cité d'Hyrule. De tous les endroits qu'elle avait visités, la cité colossale était le plus impressionnant. Elle y vécut plusieurs mois avant de se rendre à l'évidence : elle devait s'y installer. Elle avait jusque là vécu en mercenaire, cependant les contrats étaient rares à l'intérieur de la ville et elle dut trouver un nouvel emploi. Pour elle, le choix était évident : elle devait rejoindre la garde. Ce choix était cependant moins évident pour d'autres, tels que les recruteurs. Si ce n'était pour son entraînement et son enthousiasme, jamais elle n'aurait été acceptée. Seulement voilà, elle était plus que capable et plus que motivée, et les soldats finirent par lui donner une chance.

Elle ne les déçut pas. Pendant plus de trois ans, elle servit honorablement et à part quelques fantaisies vestimentaires, ses supérieurs n'avaient aucun reproche à formuler. Elle s'intégra même très bien à la vie de la cité. Elle se fit plusieurs amis, parmi ses collègues ou ailleurs. Elle eut même quelques flirts, même s'ils ne menèrent à rien. Sa vie était devenue une routine agréable, même si le métier de garde n'était pas toujours sans danger. Puis vint la rumeur.

Nul besoin de rappeler ici à quel point une rumeur peut être dévastatrice. Pour Afake, cela commença lentement. Des regards méfiants, des mots dans le dos. L'étrangère, la gerudo, elle était forcément envoyée par Ganondorf pour les espionner ou les trahir. Ses collègues semblaient moins sensibles, pourtant même eux n'échappaient pas à ces soupçons. D'autant que les choses commencèrent à dégénérer. Les habitants de la cité se firent plus hardis grâce au pouvoir du nombre, mettant ouvertement en doute sa capacité à remplir son rôle. Puis ils commencèrent à ne plus obtempérer, à la défier, même à lui lancer des fruits en une occasion. Si elle avait été une simple habitante, sans doute personne n'aurait-il fait ou dit quoi que ce soit. Seulement voilà, elle était garde, une représentante de l'ordre, de l'autorité et de la loi. Tout ce qu'on la suspectait donc évidemment de menacer.

Les incidents se firent de plus en plus fréquents, et même si elle ne les provoquait pas, ses supérieurs n'eurent d'autre choix que de la renvoyer de la garde. Cela se produisit peu avant la visite de Ganondorf dans la capitale qui empira encore la situation. Ce fut comme un coup de poignard pour la gerudo. Elle comprenait cette décision mais ne pouvait s'empêcher de se sentir trahie, abandonnée. Pourtant, ses amis restèrent à ses côtés, un soutient précieux en ces temps difficile.

Elle n'eut d'autre choix que de reprendre sa carrière de mercenaire. Ne pouvant plus habiter dans les dortoirs des gardes, elle loua une petite chambre au-dessus d'un magasin pour dormir lorsqu'elle n'était pas en voyage. Elle espérait que cette nouvelle vie serait l'occasion de s'éloigner de la guerre à venir et des combats qu'ils provoqueraient inévitablement, ce fut cependant le contraire qui se produisit. Sortant des murs de la ville et de la sécurité qu'ils offraient, elle dut voir la vérité en face : tôt ou tard, un de ses contrat la plongerait au cœur du conflit, et elle devrait faire un choix.